— Comment donc ! marquise, vous dites vrai ! Je viens, tenez, de recevoir de l’évêque don Fernando l’ordre d’arrêter un certain bandit du nom de Tio-Blas, qui a fait à plusieurs reprises des excursions de nos côtés… J’ai là son signalement dans ma poche, pour peu qu’il vous soit agréable de le parcourir…
Mme de Langey, dont la pâleur serait devenue visible — si elle n’eût été alors, en raison de sa toilette et du souper qui se préparait, couverte d’un pied de rouge, — garda encore assez de force pour repousser le papier et dire gaiment à ses convives :
— Voulez-vous descendre à ma volière, messieurs ?
Cette cage délicieuse venait à peine d’être achevée le matin et méritait l’attention des hôtes de la marquise. Placée dans une des galeries de la Rose, elle était entourée de quatre jets d’eau lançant une gerbe d’étoiles ; au dôme de ce plafond, une famille d’oiseaux de toutes couleurs y gazouillait sous une dentelle de fleurs et de verdure. Accoudés contre le treillis doré de la volière, Maurice et Saint-Georges admiraient ces plumages diversifiés, plus radieux et plus riches encore au feu des bougies, pendant que Joseph Platon leur expliquait les mœurs de chacun de ces oiseaux avec une gravité magistrale de naturaliste. Un troisième personnage, en habit de velours, l’épée au côté et le chapeau sous le bras, s’embarrassait fort peu des phrases de M. Platon et parlait à Maurice en termes fort animés. Il parut déconcerté comme un renard pris au piège, lorsque Mme de Langey souleva rapidement la tapisserie :