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Page:Roger de Beauvoir - Le Chevalier de Saint-Georges V1, 1840.djvu/364

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LE CHEVALIER DE SAINT-GEORGES.

Une grêle de coups de fusil vint ébranler les planches de la hutte pendant cette conversation.

— Ce n’est rien ; les plumets jaunes qui causent avec les nôtres. Il est écrit qu’ils ne nous laisseront pas tranquilles. Heureusement que nous connaissons mieux qu’eux les détours de cette montagne, et sans le besoin que j’avais de reprendre ici ce portefeuille…

On entendit très-distinctement dans l’enfoncement de la vallée d’Oya une seconde fusillade… Tio-Blas, quand elle fut passée, ouvrit la lucarne de la hutte avec précaution ; la solitude semblait avoir repris son silence.

Il serrait déjà sa ceinture de soie autour de ses reins pour partir, quand le nègre gardien de cette aire abandonnée s’écria hors d’haleine en arrivant vers lui :

— Maître, maître ! vous partir cette fois sans vos chiens ! Beaucoup de notre meute sont morts !

Et de son doigt levé sur la vallée d’Oya, alors enveloppée des ombres de la nuit, le Domingois indiquait à Tio-Blas un amas confus d’hommes et de chevaux laissé sur ce nouveau champ de bataille. Une épaisse colonne de fumée montait pesamment vers la hutte. Ce combat avait été l’affaire d’un quart d’heure.

Carrajo ! Il paraît que les plumets jaunes étaient en nombre ! Je croyais mes gens plus avisés ; voyons un peu.

En tournant le flanc de la montagne avec Saint-Georges, dont la mule lançait l’éclair sous ses pieds au milieu des ténèbres, l’Espagnol arriva bientôt au lieu du désastre ; là, il put se convaincre qu’une par-