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POÈME CAUCASIEN.


L’épouse tout à coup pâlit, pousse des cris
D’épouvante, ô terreur ! tombez, tombez mes larmes !
Le sanctuaire fume et du fond du parvis
La flamme monte et le tocsin appelle aux armes.

Tartares, Arméniens sont tous fous et hurlants ;
Leurs discordes sans fin font jaillir l’étincelle.
Le monastère est pris ; on brûle les vivants,
Les amants sont tués ! Ô minute cruelle !

Et pendant l’incendie et le drame en ces lieux,
Pendant que l’on se blesse et que l’on s’entre-tue,
Le soleil d’Orient s’empourpre glorieux ;
Il brille au champ des morts où toute voix s’est tue.