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Page:Rohan - Les Lucioles, Calmann-Lévy.djvu/102

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POÈME CAUCASIEN.


« Ô ma douce colombe !» — « Ô mon cher fiancé ! »
Répétaient les amants en route vers l’église,
Tandis que l’arbre en fleurs par le vent balancé,
Leur tendait ses bouquets plus frais qu’une merise.

Ils murmurent des mots, de jolis mots encor,
Et traversent des prés bordés par l’asphodèle ;
Près d’eux la source chante et coule en filets d’or,
Et le faisan s’abreuve et veut s’approcher d’elle.

Entrant dans la cité, vers le temple pieux
Ils dirigent leurs pas. Le pope dit la messe,
Bénit leur union. Ô moment radieux !
Mariage d’amour, d’espoir et de promesse !

Mais la poudre a parlé, la crainte est dans les yeux,
Le malaise grandit, l’émeute recommence.
Dieu ! que se passe-t-il ? On voit poindre des feux,
Chacun prend le fusil, le pistolet, la lance.