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PREMIER AVEU.


Je restai cloué sur ma chaise,
« Mon sort vient de se transformer,
Dis-je ému de frayeur et d’aise ;
Ah ! c’en est fait, je vais l’aimer ! »

Vos cheveux tressés en couronne
Ont un reflet vénitien.
Ce bras, puis cette main mignonne,
Ce noble et gracieux maintien,
 
Ces yeux qu’avive la malice,
Ce sourire fin et moqueur,
Oui, tout en vous, avec délice
Habite maintenant mon cœur.
 
Pardon de n’avoir pas la force
De garder pour moi mon secret.
Faible sous ma rugueuse écorce
Je ne sais point… être discret.