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SÉPARATIONS.


Alors je m’éloignai, marchant sur la grand’route ;
J’aspirai l’oranger, l’eucalyptus, les pins,
Et les marais salés où le jeune agneau broute
Et le subtil parfum du grain bleu des raisins.

J’entendis en passant, dans une maison blanche,
Des pleurs entrecoupés de paroles d’adieux ;
Par la fenêtre on voit un couple qui se penche,
Et puis qui se sépare en larme, oh ! pauvres yeux !

Triste et fatale loi : quitter ce que l’on aime,
Disais-je ! Et j’écoutais ce long gémissement,
Et je songeais : partout le cœur est bien le même,
Pourquoi donc t’étonner d’être meurtri passant ?