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LES PETITS OISEAUX DE LORIO.


Et tous à l’unisson de crier et de dire
« Lorio, c’est un sage, il ne tourmente pas
L’insecte et l’animal, ni l’oiseau qui se mire
Dans les étangs blanchis ! ah ! respectons ses pas !

Allons vers lui joyeux, formons un grand cortège ;
D’auréole d’amour couronnons son front pur ;
Notre aile abritera son cœur pendant la neige,
Bénissons Lorio dans ce jour bleu d’azur. »

La colombe arriva : le moineau, l’hirondelle,
Et la mésange et tous les oiseaux de l’endroit ;
La fleur voulut aussi donner son immortelle
À cet ange sur terre, honnête, doux et droit.

Et Lorio touché, d’une voix épuisée
Pria d’un cœur fervent, pria longtemps encor ;
Puis la voix s’éteignit, pauvre corde brisée.
Oiseaux, ne chantez plus… tout doucement il dort.