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LES MARIAGES


Éclairé de vitraux à la teinte rosée
Le temple féodal de Philippe le Bon
Souriait pour fêter la seconde épousée,
Dans la vieille cité bourguignonne, à Dijon.

À Plouarnel-en-Mer était l’autre hyménée.
Les mariés allaient, graves, silencieux,
À la mode bretonne, et la main enchaînée
Par la main frémissante, ils regardaient les cieux.

Et les nouveaux unis commencèrent la vie
Certains de leur bonheur et bénissant le sort,
L’esprit placé si haut, l’âme si bien ravie,
Qu’ils n’entrevoyaient plus ni le mal ni la mort.

trois ans après

Délaissée aujourd’hui, la gracieuse Angèle
Cache un tourment sans fin sous un front gris pâli ;
Elle rit au salon et pleure, pauvre belle,
En sa chambre de marbre et seule en son grand lit.