Page:Rojas - Lavigne - La Celestine.djvu/218

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Élicie. Pour Dieu, laisse là ton épée. Retiens-le, Parmeno, retiens-le, que ce fou n’aille pas la tuer.

Célestine. Justice ! justice ! mes voisins, justice ! ces brigands me tuent dans ma maison !

Sempronio. Brigands ! que dis-tu ? Attends, maîtresse sorcière, je vais t’envoyer porter des lettres en enfer.

Célestine. Ah ! ah ! il m’a tuée ! Ah ! ah ! confession !

Parmeno. Frappe, frappe, achève-la, puisque tu l’as commencée ; on nous entendra. Qu’elle meure, qu’elle meure ! le moins d’ennemis possible !

Célestine. Confession !

Élicie. Ô cruels ennemis ! vous voilà dans une triste position. Pourquoi avez-vous agi de la sorte ? Ma mère est morte et avec elle tout mon bien.

Sempronio. Fuis, fuis, Parmeno, il s’assemble beaucoup de monde. Prends garde, prends garde, voici l’alguazil.

Parmeno. Ah ! pécheur que je suis ! je ne sais comment fuir, la porte est prise.

Sempronio. Sautons par la fenêtre, ne restons pas au pouvoir de la justice.

Parmeno. Saute, je te suis.




ACTE TREIZIÈME


Argument : Calixte se réveille et parle seul. Après quelques instants, il appelle Tristan et ses autres serviteurs. Tristan s’en va. Calixte se rendort. Tristan se met sur la porte, Sosie vient en pleurant. Tristan le questionne, Sosie lui raconte la mort de Sempronio et de Parmeno. Ils vont en avertir Calixte, qui, apprenant cette nouvelle, fait de grandes lamentations.


CALIXTE, TRISTAN, SOSIE.

Calixte. Oh ! comme j’ai dormi à mon aise depuis cet heureux moment, depuis cette douce conversation !