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conduits à l’Abbaye et massacrés avec les autres. Nous ne sommes point sauvés, et si les départements n’envoient une garde à l’Assemblée et au Conseil, vous perdrez l’une et l’autre[1].

Travaillez donc rapidement à nous l’envoyer, sous le prétexte des ennemis extérieurs, au-devant desquels on fait aller les Parisiens capables de défense, et pour que toute la France concoure à la conservation des deux pouvoirs qui lui appartiennent et qui lui sont chers.

Ne perdez pas un instant si vous voulez les retrouver : adieu.


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[À… À PARIS[2].]
8 septembre an ive (1792), — [de Paris].

M. Roland, Monsieur, m’a exprimé qu’il croyait devoir faire comprendre, dans l’état des frais, les objets qui tiennent à l’Hôtel[3], fort indépendamment de la personne, et dont la dépense est indispensable pour le local. Je vous fais passer en conséquence l’état ci-joint, et je vous prie d’y ajouter cent livres par mois pour le portier du grand Hôtel.

Agréez, je vous prie, mes salutations.


Roland, née Phlipon.

N.B. C’est le concierge, M. Perrin, qui m’a fourni ces mémoires.

    du 9 octobre 1791 ; il y a Giradet, mais il faut évidemment lire Guadet) et n’avait par tardé à y prendre une grande influence. Mais nous avons vu que, dès le 25 avril 1792, il y avait eu rupture éclatante entre Robespierre et lui, et c’est Robespierre qui était demeuré le maître aux Jacobins.

  1. Nous voyons apparaître ici cette idée de la garde départementale, qui acheva de brouiller les Girondins avec Paris. Dès le 23 septembre, Roland terminera un rapport à la Convention en lui demandant de s’environner d’une force armée et imposante fournie par les 83 départements. Buzot, le lendemain fera voter le principe, et, le 8 octobre, lira son rapport sur cette question. Elle n’aboutit pas.
  2. Ms. 9533, fol. 242, copie. — Une note, de la main de M. Faugère, dit : « Copié sur l’original appartenant à M. Sensier ». — L’original, après avoir appartenu à la collection Lucas de Montigny (vente du 30 avril 1860 et jours suiv. no 2542), avait passé, en effet, à M.A. Sensier (catalogue de sa vente, no 336, 11-13 février 1875), et, de là, dans la collection Alfred Bovet (no 310).
  3. L’Hôtel du ministère.