Un brillant rossignolet, volant, chantant, çà et là, conduit par le hasard, vint un jour près de sa cage. Beaux yeux, bec mignon, gentil corsage, mais surtout jolie voix et accents des plus tendres attirent, charment tout à tour la prisonnière et le passant. — Quand on sent qu’on se ressemble, on ne tarde pas de s’aimer : c’est ce que firent nos oiseaux. Quelle sera leur destinée ? — La fauvette, constante en sa captivité, d’une aile caressante et de son doux ramage doit récompenser les soins du maître qui la chérit ; tandis qu’appelé par la gloire, le rossignol ira dans les bois célébrer le printemps, la liberté, l’amour. — « Vole, poursuis ta carrière, dit la fauvette attendrie ; sois l’honneur de nos forêts, enseigne leurs hôtes sauvages ; en chantant le bonheur, tu le feras goûter ; sensible à tes succès, je jouirai de tes triomphes. »
Grandes promesses, charmant parlage signalèrent leurs adieux ; le rossignol part à tire d’aile. Bientôt pays nouveau, bocages délicieux, oiseaux d’étranges plumages attirent et fixent ses regards : on est curieux chez les moineaux, tout comme parmi les humains : on veut voir, et le temps passe, et l’appétit vient en mangeant.
Adieu, fauvette, dans sa cage
La pauvrette a beau compter les moments,
Ils vont vite pour qui voyage !
Afflictis lentæ, celeres gaudentibus horæ
On trouve encore dans les mêmes auteur le Passage du Rossignol, touchante et mélancolique élégie qui retrace l’analogie de la manière de sentir avec l’habitude de la manière d’être, l’affaiblissement ou la variété inévitable des sentiments dans une vie tumultueuse et agitée, la profondeur et souvent l’infortune des affections nourries dans la retraite et le silence.
Nos précédentes[1], mon cher ami, qui vous ont manqué à Paris, vous seront sans doute exactement parvenues à Londres. L’une d’elle vous a porté ma lettre pour M. Baumgartner[2], dont vous aurez probablement été content. Nos amis vous ont raconté tout ce qu’il y a de plus intéressant dans les affaires publiques et même les leurs particulières, depuis que vous avez quitté Paris. L’objet seul de l’inégalité des partages a été oublié. M. Merlin[3], député des pays de droit écrit et membre du comité de féodalité, s’empressait de faire un rapport au nom de ce comité auquel notre adresse avait été renvoyée. Il ne considérait que les pays de coutume. MM. Mirabeau et Chapelain[4] ont demandé que ce rapport fût renvoyé au comité de constitution pour y joindre celui qu’il est nécessaire de faire a l’Assemblée nationale des effets des testaments et autres actes qui donnent lieu dans les pays de droit écrit