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copie de la lettre écrite à m. le président de l’assemblée nationale, de paris, le 7 juin 1791[1].

Monsieur le Président,

Depuis près de quatre mois, je poursuis, avec le zèle qui me le fit entreprendre, l’exercice d’une mission dont l’objet va se terminer bientôt par la force des choses, s’il ne peut l’être enfin par des raisons de justice et de convenance. Député de la commune de Lyon, je sollicite le remboursement de sa dette ; elle a été forcée par le Gouvernement, et faite pour lui ; je le prouve. J’en demande la liquidation ou que le Gouvernement la reconnaisse sienne, ce qui est la même chose. Cette liquidation ou cette reconnaissance n’ont pas tellement fixé l’attention de l’Assemblée que nous soyons plus avancés aujourd’hui qu’avant d’avoir fait aucune démarche, au contraire ; les maux se sont aggravés et la mesure est à son comble.

L’état de situation de la ville fut présenté, j’y ajoutai une adresse à l’Assemblée nationale ; depuis, j’ai fait de nouvelles représentations ; je joins ici un exemplaire de celles qui ont été imprimées ; les autres ont été adressées successivement à M. le Président du Comité des contributions publiques, et je n’ai guère manqué de jour de me présenter au Comité, bien souvent deux fois par jour ; entre autres, régulièrement pendant cette dernière quinzaine.

Tous les revenus de la ville, consistant en octrois, furent supprimés de fait par le renversement des barrières, il y a un an ; elle devait alors plus de 33 millions et les arrérages de six mois. Ils l’ont été depuis, de droit, par l’annonce de leur suppression légale et par son effet. Les dépenses se sont accrues par des circonstances très fâcheuses, et pour en éviter de terribles ; par des moyens forcés, pour parer à des incon-

  1. Ms. 6241, fol. 63-64. — Cette copie est de la main de Madame Roland. Il se peut que la rédaction soit aussi d’elle et, dans le doute, nous avons cru devoir donner la pièce.