manifeste, et que je la dénoncerais au public ». Il n’a pas voulu avoir à se reprocher d’indisposer volontairement des gens qu’il espère encore amener à être de quelque utilité. Je souhaite que l’événement succède favorablement, mais…[1]
C’est une question qu’il faut résoudre par la solution de cet autre problème : Que devra faire la prochaine législature ?
En jetant un coup d’œil sur les circonstances actuelles, la foule des événements qui se sont accumulés depuis deux ans, le nombre et la vivacité des intérêts prêts d’en enfanter d’autres, il est aisé de sentir que le choix des nouveaux représentants n’est pas moins important que celui qu’il fallait faire pour les États généraux.
La nécessité d’une grande réforme, le besoin d’une Constitution qui prévint le retour des abus sous lesquels on gémissait, réunissaient tous les vœux ; le despotisme même, embarrassé dans ses propres excès, sollicitait l’aide d’une nation qu’il ne pouvait plus opprimer, et dont le concours était devenu indispensable pour éviter une entière dissolution. Dans ce mouvement général, le génie de fa liberté s’éveille, la Déclaration des droits est dictée, les Français se constituent. Mais la forma-
- ↑ La fin manque au manuscrit.
- ↑ Patriote français du 12 juin 1791 (n° dclxxiii. — Ceci est moins une lettre qu’un article de journal. Brissot, se préoccupant des élections pour la Législative, écrivait : « Pour discuter avec méthode les candidats, il faut se faire une idée nette des qualités que l’on doit exiger des législateurs futurs ; et, avant de donner nos idées à cet égard, nous croyons devoir présenter celles d’une de nos abonnées dont les réflexions ont plus d’une fois orné ce journal. » Suit le morceau que nous publions. — L’allusion si claire de Brissot et le ton de l’article ne permettent pas de douter qu’il soit de Madame Roland.
L’article fut reproduit par Camille Desmoulins dans ses Révolutions de France et de Brabant (n° 81).
Desmoulins, malgré quelques épigrammes, faisait encore campagne avec Brissot, et Lanthenas, lié avec l’un et l’autre, louait encore Desmoulins dans le Patriote du 6 novembre 1791.