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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/114

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ANNÉE 1781

Le 4 octobre 1781, elle donna naissance à une fille, qui fut baptisée le lendemain, non à l’église du Collège (l’ancienne église des Jésuites, qui n’était qu’une chapelle), mais à Saint-Michel, l’église paroissiale[1] ; l’enfant fut nommée Marie-Thérèse-Eudora ; son oncle, le chanoine Dominique Roland, et sa grand’mère, Thérèse Bessye de Montozan, furent ses parrain et marraine par procuration.

La jeune mère était à peine convalescente que Roland partait d’Amiens, le lundi 12 novembre à dix heures du soir[2], pour arriver à Paris le lendemain soir à 7 heures. Vingt et une heures pour faire trente lieues, par les « nouvelles diligences ! » Il allait s’y occuper de bien des choses (publication des Lettres d’Italie, affaires d’administration, etc.), mais il y allait aussi pour demander des lettres de noblesse. L’histoire est curieuse et sera contée en détail (Appendice J).

La malade ayant fait une rechute, l’inspecteur rentra précipitamment à Amiens au commencement de décembre et, lorsqu’il y eut du mieux, repartit pour Paris le 23. Ces précisions sont nécessaires pour bien suivre la Correspondance.

  1. L’église Saint-Michel n’existe plus ; elle se trouvait derrière le chevet de la cathédrale, à l’endroit (place Saint-Michel) où l’on a érigé la statue de Pierre l’Ermite. — Madame Taillet, petite-fille d’Eudora Roland, a bien voulu nous donner copie de l’acte de baptême, qu’elle possède, — Madame Roland s’exprimait donc avec exactitude, lorsqu’elle écrivait, le 4 octobre 1793 : « Anniversaire de la naissance de ma fille… » (Mém., II, 220). C’est M. Faugère qui s’est trompé en disant ailleurs 7 octobre (Mém., I. 218, note).
  2. Voir Almanach de Picardie, 1782, p. 93 ; — cf. lettre de Roland, du mercredi 14 novembre 1781 (ms. 6240, fol. 51).