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[À BOSC, À PARIS[1].]
15 avril 1792, — [de Paris].

J’ai rangé mes affaires de telle façon que je n’ai de personnes invitées chez moi que le lundi et le vendredi[2].

Vous me trouverez donc en famille tous les autres jours, et presque absolument seule les dimanche et mercredi. Faites votre compte là-dessus et prouvez-moi que vous m’êtes attaché en me faisant, à votre choix, le sacrifice de quelques instants.


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[À ROBESPIERRE, À PARIS[3].]
25 avril 1792, 10 (heures du soir), – [de Paris].

J’ai désiré vous voir, Monsieur, parce que, vous croyant un ardent amour pour la liberté, un entier dévouement au bien public, je trouvais, à vous en-

  1. Collection Alfred Morrison.
  2. Voir, sur les réceptions de Madame Roland au ministère de l’Intérieur, Champagneux, Disc. prélimin., p. xxxiii-xxxvi ; Lemontey, cité par Dauban, Étude, p. cxxxv : Souvenirs sur Mirabeau, d’Étienne Dumont, p. 393-398 et 405. — Elle dira plus loin (lettre 481) qu’elle choisit définitivement les lundi et jeudi. Mais il semble bien, par les billets à Dulaure que nous avons cités dans l’Avertissement, qu’elle s’en soit tenue aux lundi et vendredi.
  3. Papiers indédits trouvés chez Robespierre, etc., 3 vol. in-8o, Paris, Baudouin frères, 1828, t. I, p. 305. Ce ouvrage donne la date suivante : « Paris, 25 août 1792, au soir ». M. Dauban, t. II, p. 592, a transcrit « 23 août » ; mais le fac-similé de la lettre autographe, que nous avons vu à la bibliothèque municipale de Lyon, fonds Coste, n° 14925 bis, donne très lisiblement « Paris, 25 avril 1792, 10 ». On ne s’expliquerait pas d’ailleurs cette lettre en août, époque où la rupture entre Robespierre et ses anciens amis de 1791 était consommée depuis plusieurs mois. On la conçoit, au contraire, fort bien en avril, après la constitution du ministère girondin,