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À HASSENFRATZ, [À PARIS[1].]
1er décembre an ier (1792), — [ de Paris].

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À SERVAN, [À…[2].]
25 décembre an 1er (1795), 8 heures du soir, — de Paris.

La date n’est pas indifférente, car j’ignore ce que doit être la journée de demain[3] ; il serait possible que beaucoup de gens de bien n’en vissent pas la

  1. L.a. signée en tête, 1 p. in-8o, n°235 du catalogue de la collection Jules Desnoyers, vente des 18 et 19 avril 1889. — Nous ignorons ce qu’est devenue cette lettre, que nous avons vue en 1895 dans la collection Étienne Charavay. Bien que nous ne puissions en donner ici le texte, nous nous permettons de l’inscrire ici à sa date, à titre d’indice. La lettre est peu importante en elle-même. Son unique intérêt, c’est d’établir les relations des Roland avec Hassenfratz, avec lequel ils semblent d’abord avoir été en bons termes, mais qui, devenu un des commis de Pache, s’éloignait d’eux (Voir, sur Hassenfratz et son rôle pendant la Révolution, son article dans la Biographie Rabbe.) Il est curieux, parce que, écrit évidemment par un de ses amis, il le représente comme ayant été un modérateur parmi les violents. Madame Roland a maltraité Hassenfratz dans ses Mémoires (t. I, p. 149).
  2. Cette lettre a été publiée pour première fois en 1842n par Mme Louise Colet, en fac-similé dans les notes de son livre : Charlotte Corday et Madame Roland. Elle dit l’avoir tirée du cabinet de M. Feuillet de Conches. — M. Dauban l’a reproduite (II, 594), mais avec sa négligence habituelle, — en y introduisant cinq ou six variantes ! Notre texte est collationné sur le fact-similé de Mme Colet. Nous n’avons corrigé que quelques fautes de ponctuations ou d’orthographe, qui sont des lapsus évidents d’une plume fièvreuse. — L’autographe (4 p. in-4o) a été figuré sous le n° 284 dans la vente des 7 et 8 mai 1875, Ét. Charavay, expert, — puis dans la vente de la collection Bovet, n° 311.
  3. C’est le 26 décembre que la Convention devait entendre — et entendit — la défense de Louis XVI présentée par de Sèze. On pouvait prévoir pour ce jour-là — on s’y attendait presque tous les jours – un mouvement populaire. Mais le mouvement n’eut pas lieu. Dès le 23 (Aulard, t. IV, p. 615), Robespierre avait recommandé le sang-froid aux Jacobins : « Soyons calmes et ne faisons aucun mouvement qui ferait la joie de nos ennemis ». — D’autre part, la Convention avait ordonné à la municipalité de Paris, le 24 décembre, de venir lui rendre compte de