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APPENDICE A.




Les demoiselles Cannet

et leur famille.


Marie Phlipon avait connu Henriette et Sophie Cannet au couvent de la Congrégation, en 1765 (Mémoires, II, 39, 47). Lorsqu’elle en sortit, la première, en 1766, elle continua à y aller voir ses deux amies, et, après qu’elles furent rentrées dans leur famille à Amiens, en 1769, une correspondance intime et assidue s’établit entre elle. Une grande partie des lettres de Marie Phlipon a été conservée et publiée d’abord en 1841 par M. Auguste Breuil, puis, plus complète, en 1867 par M. Dauban.

Nous ne reproduisons, des 240 lettres de l’édition Dauban, que les huit qui sont postérieures au mariage de Madame Roland. Mais, bien qu’au point de vue de la Correspondance les demoiselles Cannet n’aient qu’une petite place dans le présent travail, elles en ont une trop grande dans la vie de Madame Roland pour qu’il ne nous ait pas paru nécessaire de donner ici tous les renseignements que nous avons pu rassembler sur elles et leur famille.

I. Leur père, Henri-François-Nicolas Cannet, écuyer, conseiller-secrétaire du Roi, maison et couronne de France (Inv. Arch. de la Somme, B, 86, 271), avait épousé Marie-Jeanne Opportune Perdu, dame du fief de Sélincourt, sis à La Houssaye.

Sa charge de secrétaire du Roi lui conférait la noblesse personnelle à des conditions qu’il parait avoir remplies, puisqu’on lui donnait le titre d’écuyer. Le prix réglementaire de sa charge (120,000 livres) prouve du moins qu’il devait avoir une belle fortune. Ces offices n’excluaient pas d’ailleurs le droit de faire le négoce. car nous voyons (Inv. Arch. de la Somme, B, 832) un autre membre de la famille, Alexandre Cannet, qualifié d’« écuyer, secrétaire du Roi, etc… », et en même temps de « négociant à Amiens, ». Nicolas Cannet était donc vraisemblablement de ces bourgeois demi-nobles qui s’élevaient par les emplois publics. Peut-être est-il ce Nicolas Cannet qui en 1737, avait acheté une charge de « maître-fauconnier au vol ». (Inv. Arch. d’Amiens, AA, 20, fol. 126). Nous voyons d’autre part qu’il commandait une des compagnies de la milice bourgeoise (ibid., AA, 23, fol. 7).

Il était déjà mort en janvier 1766 (ibid.). Quelques mois auparavant vers la fin de 1765 (Mémoires, II, 47 ), ses deux filles Henriette et Sophie avaient été mises en pension à Paris, au couvent de la Congrégation.

II. Un de ses parents, dont nous avons déjà parlé, Alexandre-Nicolas-François Cannet, était, en même temps que négociant à Amiens, secrétaire du Roi, maison et couronne de