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LETTRES DE MADAME ROLLAND.

France, et écuyer. Sa charge de secrétaire du Roi était probablement (puisqu’il n’y en avait qu’une à Amiens, voir Almanachs royaux) celle de Henry-François-Nicolas, achetée après le décès de celui-ci. Alexandre était en même temps receveur des tailles en l’élection de Picardie (Inv. Arch. de la Somme, B, 45, 832 ; C, 1124, 1762). Il est permis de présumer qu’il est ce « millionnaire Cannet. » dont parle Madame Roland dans ses Mémoires (II, 123).

III. Un autre parent, Nicolas Cannet d’Auvillé, écuyer, seigneur du fief d’Auvillé, sis à Hérissart, acquit en 1774 l’office de receveur des tailles à Amiens. Il vivait encore en 1789. (Inv. Arch. de la Somme, B, 271 ; C, 1717, fol. 73, et 1736, p. 78 ; Almanach de Picardie.)

C’est évidemment de lui que parle Marie Phlipon dans sa lettre à Sophie Cannet du 23 décembre 1778 : « …Ton frère avait chargé mon père de faire un cachet pour M. d’Hauvillé… Ton frère arriva le soir du même jour, sans savoir que son cousin était déjà venu… ».

C’est aussi de lui qu’il est question dans la correspondance de 1784 ; Roland écrit à sa femme, le 11 avril (ms. 6240, fol. 187-188) : « M. de Bray… me conseille de m’adresser à Dovillé, intime avec M. de Villedeuil, et celui-ci bien avec le contrôleur général. Va voir Dovillé, place Royale, chez M. de Villedeuil… », et elle répond, le 14 avril : « Je ne négligerai pas la connaissance et les moyens de M. d’Hauvillez… ».

Laurent de Villedeuil, depuis Intendant de Rouen, puis contrôleur général pendant quelques mois en 1787, mais alors seulement maître des requêtes, était le fils de l’ingénieur Laurent, célèbre par la construction des canaux de la Somme. Cela explique ses relations avec le receveur des tailles d’Amiens.

IV. Un autre Cannet, parent de ceux d’Amiens, était auditeur à la Chambre des comptes depuis 1768 et demeurait à Paris, rue du Jour-Saint-Eustache (Almanachs royaux).

« Ce bavard [le cousin Trude] était à la maison lorsque votre frère et M. Guérard vinrent m’annoncer le mariage de Sophie, la dernière fête de Pâques ; jaloux de montrer et de dire tout ce qu’il peut savoir, il a parlé récemment de ce voyage chez M. Cannet, l’auditeur, où il s’est trouvé pour affaire de son état. » (Lettre de Marie Phlipon aux deux sœurs, 29 mai 1778.)

V. Marie-Jeanne-Opportune Perdu, femme de Henry-François-Nicolas Cannet, mère des deux amies de Madame Roland, devenue veuve d’assez bonne heure, demeurait rue des Jeunes-Mâtins, près de l’Hôtel de ville (A. Breuil, note aux Lettres Cannet, 8 mars 1772). Elle vivait encore en 1789.

VI. Son frère, « l’avocat Perdu, qui avait mangé son bien à ne rien faire », et que Marie Phlipon appelait en plaisantant « le commandeur », vivait à Paris, en pension chez ses cousines les demoiselles de Lamotte (Mémoires, II, 119, 120, 335-336, 349). Il avait un fils. (Voir Lettres Cannet, édition Dauban, I, 247, 285, 318, 320 ; II, 369.)

Du mariage de Nicolas Cannet avec Mlle Perdu étaient nés quatre enfants :