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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1381

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APPENDICE A.

VII. Un fils, Cannet de Sélincourt, avocat au Parlement de Paris depuis 1774. Il demeura d’abord rue du Fouarre, puis, à partir de 1787, rue des Fossés-Saint-Victor.

Son nom revient à chaque page des Lettres Cannet. On voit, par les lettres qu’a publiées M. Join-Lambert (Correspondance amoureuse, passim), qu’il avait formé le dessein de marier sa sœur Henriette avec Roland, mais qu’au commencement de 1779, rencontrant Roland chez Marie Phlipon, il n’avait pas tardé à soupçonner que son projet serait vain. Du moins il ne garda pas rancune à l’amie de ses sœurs et fut un des témoins de son mariage le 4 février 1780.

VIII. Une fille, dont nous ignorons le prénom, mariée à Pierre-Jean-Baptiste Guérard l’aîné, négociant à Amiens, qui devint en 1766 capitaine d’une des huit compagnies de la milice bourgeoise (inv. Arch. d’Amiens, AA 23, fol. 16). Il exerçait encore son commerce en 1769 (voir Inv. Arch. de la Somme, C, 293, sa requête à M. Trudaine « au sujet deux pièces de coffas saisies sur lui », 29 janvier 1769), mais il songeait sans doute à le quitter, car, le « 8 février, M. de Beaumont, Intendant des finances, écrit à l’Intendant de Picardie pour lui demander des renseignements sur le sieur Guérard Despinaux, qui postule l’office de lieutenant en la maîtrise particulière des eaux et forêts : et le subdélégué, M. Ducastel, répond le 11 mars : « Le sieur Guérard est fils d’un bon négociant de cette ville ; après la mort de ses père et mère, il a continué le commerce ; sa part héréditaire est de 80 à 90,000 livres ; il a des mœurs douces et honnêtes, on lui donne de l’intelligence… il a un frère trésorier de France, un autre curé de la paroisse de Saint-Firmin dit en Castillon [à Amiens], qui ont l’estime du public. » (Inv. Arch. de la Somme, C. 195.) Il obtint en effet cet office, puis s’en défît en 1779 (ibid., C, 1971, fol. 97).

Le mari et la femme allaient souvent à Paris. Dès 1776, ils y firent la connaissance de Marie Phlipon (voir Lettres Cannet, passim).

IX. Marie-Henriette, l’aînée des deux amies de Mlle Phlipon. M. A. Breuil (introd. aux Lettres Cannet) dit que, lorsqu’elle mourut le 27 janvier 1838, elle était âgée de quatre-vingt-neuf ans. Cela la ferait naître en 1749 ou 1748. Madame Roland(Mémoires, II. 48) dit qu’elle avait environ dix-huit ans, lorsqu’elle arriva au couvent de la Congrégation, à l’automne de 1765. Cette indication reporterait sa naissance à 1747.

Les lettres de Madame Roland nous la font assez connaître.

Elle épousa, non en 1783 comme le croit M. Breuil, mais en 1784 (Inv. Arch. de la Somme, B, 171), Pierre-François Muyart, seigneur de Vouglans, conseiller au Grand-Conseil depuis le 12 novembre 1774 (Almanachs royaux). Il avait alors 77 ans ! Veuf depuis 1782, il avait songé, en août 1783, à épouser une amie des demoiselles Cannet. Mlle d’Hangard qu’il avait souvent rencontrée à Paris chez les demoiselles de Lamotte ; mais elle refusa. C’est alors que Guérard entreprit de le marier avec sa belle-sœur henriette (voir lettre du 31 août 1783).

Marie Phlipon, elle aussi, l’avait connu chez les demoiselles de Lamotte : « Je vis M. de Vouglans ; c’est un vrai fanatique, tout plein de l’orgueil de dévot et d’auteur… » (Lettre des 13-19 novembre 1776, – adressée à Henriette !). Ce jugement, qui semble n’être