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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1389

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APPENDICE A.

XIX. Les actes relevés par M. Jal signalent quatre autres enfants, nés entre 1755 et 1763, morts en naissant ou en bas âge. Dans une ces pièces est mentionnée une parente, une dame Bimont, maîtresse sage-femme.

Ces minutieux détails, fournis presque tous par les patientes recherches de M. Jal[1], et complétés par quelques indications tirées des Mémoires, de la Correspondance et des Papiers Roland[2], représentent le milieu dans lequel naquit et grandit Marie Phlipon. C’est un monde absolument plébéien de petits marchands, de modestes artisans, où les deux personnages les plus notables sont le régisseur Besnard et le chanoine Bimont, mais où on ne retrouve rien de la généalogie inventée par le pamphlétaire Causen (Souvenirs de la marquise de Créquy, t. VII, p. 192, éd. de 1840) et reproduite par M. G. Lenôtre (Paris révolutionnaire, p. 186).

Il nous reste à parler d’autres parents, qui figurent bien souvent dans les Mémoires et la Correspondance, mais dont nous n’avons pu déterminer exactement la filiation.

Mlle Desportes, cousine de Marie Phlipon, du côté maternel. Tout ce que nous savons sur elle nous est fourni par les Mémoires et la Correspondance. Elle avait 40 ans vers 1772, époque où elle perdit sa mère, dont elle continua le commerce de joaillerie (voir lettre du 8 septembre 1773). Elle aimait le monde, recevait beaucoup, donnait chez elle de petites fêtes où Marie Phlipon se plaisait. Entre le moment où celle-ci perdit sa mère (juin 1775) et celui où elle épousa Roland (février 1780), Mlle Desportes fut sa principale société, souvent occupée de la marier, ne lui ménageant ni ses conseils, ni son appui. C’est chez elle, « rue Bertin-Poirée, vis-à-vis de celle des Bourdonnais », que Marie Phlipon annonça à son père la recherche de Roland, en juin 1779 ; c’est là aussi qu’en août elle recevait les lettres de son prétendant irrésolu (voir Lettres Cannet, du 30 juin 1779 ; Recueil Join-Lambert, nos L et XXXIII, Papiers Roland, ms. 6940, fol. 47-48). Dans les lettres échangées entre Roland et sa femme, avant et après le mariage, on l’appelle, avec une pointe d’affectueuse raillerie, « la prêcheuse », « la prédicatrice », la « cara cugina… ».

Madame Roland, à la fin de ses Mémoires (II, 235), dit « qu’elle mourut à 50 ans, après mille chagrins… ». Cela placerait sa mort vers 1782 ou 1783. Il est encore question d’elle dans la lettre du 16 janvier 1783.

Jean-Louis Trude et sa femme. Le nom seul indique que Trude était un parent du côté maternel, probablement un neveu ou petit-neveu de la grand’mère Marguerite Trude. Un passage des Lettres Cannet (5 septembre 1777) nous apprend qu’il devait être né vers 1745, et qu’il s’était marié vers 1763. Il avait pris, semble-t-il, sa femme en Bourgogne (Lettres Cannet, 28 juillet 1777 et 18 août 1777).

  1. Archives de Château-Renault ; Registres paroissiaux de Saint-Étienne-du-Mont, de Saint-Nicolas-des-Champs, de Sainte-Croix-de-la-Cité, de Saint-Barthélemy, de Saint-Louis-en-l’Île, des Saint-Victor, de Saint-Paul ; Tables décennales de Paris ; registres de la Municipalité de Paris. — Toutes ces archives parisiennes ayant péri dans les incendies de mai 1871, on ne peut contrôler M. Jal. Mais sa rare exactitude est connue.
  2. Ms. 6243, fol. 1, 2, 3 ; ms. 6244, fol. 30, 60, 243.