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verrons immanquablement dans une vente où il est exact et où je dois aller ». Et quatre jours après : « M. Lanthenas a eu une singulière affaire avec l’abbé Deshoussayes dans une vente publique. Je ne t’en dis rien, sinon qu’ils ne se reverront vraisemblablement de la vie ; il doit t’en écrire pour la décharge de son cœur ». (Ms. 6240, fol. 84, 103, 113.)

Notons aussi (ms. 6243, fol. 91-93) une lettre du 23 août 1780. adressée par Roland à M. de Couronne, secrétaire de l’Académie de Rouen, sur « la botanique des peintres et des teinturiers », où il déclare « qu’il doit ses idées sur la matière à M. l’abbé Deshoussayes, et rien à M. Dambourney ». Cf. Dict. des manuf., t. III, p. lxiii.

L’abbé Deshoussayes mourut en 1783 (Mém. secrets, 30 août 1783).

3° Le nom de L.-A. Dambourney (1722-1795), botaniste, agronome, chimiste, etc., directeur du Jardin botanique de l’Académie de Rouen, se rencontre souvent sous la plume de Roland, mais le plus souvent en termes qui dénotent froideur ou rivalité.

4° Il n’en est pas de même pour le négociant Louis-Guillaume de La Follie (1739-1780), chimiste des plus distingués, membre de l’Académie de Rouen, sous la direction duquel Roland travailla, et dont il ne cesse de rappeler avec une émotion reconnaissante le nom et les œuvres (Dict. des manuf., t. I, Introd, p. xxxii ; t. II, p. 247 ; t. III, p. lxiii).

5° M. Dornay ou d’Ornay, mort plus que centenaire (1729-1834), fut successivement, avant la Révolution, avocat, procureur du Roi près le Bureau des finances, puis échevin. Il entra à l’Académie de Rouen en 1769. La biographie[1] de cet aimable littérateur rouennais signale, parmi ses œuvres en prose et en vers, un mémoire couronné en 1765 par l’Académie de Caen « sur les mesures à prendre pour relever la classe des laboureurs » et d’autres mémoires couronnés en 1776 et 1777 par l’Académie de Lyon « sur l’amélioration des routes ». C’est par ce côté que ses travaux se rapprochaient de ceux de Roland. (Voir sur leurs rapports la Correspondance, 6 janvier 1782 et 23 mars 1785, et une lettre inédite de Roland à sa femme, du 19 mars 1784, ms. 6240. fol. 92-93.)

6° M. Justamont. Nous n’avons presque rien pu trouver sur ce personnage, anglais d’origine, et professeur d’anglais à Rouen, qui parait avoir été en grande intimité avec les Roland. Nous voyons seulement, par la Correspondance (28 janvier 1781), qu’il était aussi fort lié avec les demoiselles Malortie, les fidèles amies de Roland dont nous parlerons plus loin. On trouve, aux Papiers Roland (ms. 6241, fol. 282), une lettre de lui à Madame Roland, où il parle de Lemonnier, leur ami commun, et aussi d’un ennemi commun, le manufacturier Holker, (Voir, sur celui-ci. Appendice G.) En 1796, il était encore dans l’intimité des demoiselles Malortie et les accompagnait lorsqu’elles ramenèrent de Rouen à Paris Eudora Roland, que Bosc, son tuteur, leur avait confiée pendant quelques mois.

7° Nous sommes mieux renseignés sur Baillière. Charles-Louis-Denis Baillière de Laisement (1729-1800), neveu et héritier d’un chimiste du même nom, lui succéda en 1769 à la tête d’une pharmacie considérable, située rue de la Chaîne. Membre de l’Académie de Rouen (1768), chimiste, littérateur et musicien, il publia, outre divers opuscules scientifiques, des opéras, des pastorales, et une Théorie de la musique (!) Plus encore que Justamont, il partageait les amitiés et les inimitiés de Roland. (Voir Correspondance, 28 janvier,

  1. Notice historique et biographique sur M. d’Ornay, par M. Tougard, Rouen, 1835.