Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/1479

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

1776). (Voir Voyage d’Italie, t. I, première lettre, p. 100.) Il en était dès 1781 : « la Société économique de Berne m’a nommé au nombre de ses honoraires » (Mém. de services, 1781). (Cf. Voyage en Suisse, éd. Champagneux, III, 315 : « La Société économique de Berne renferme, il est vrai, des hommes de mérite et quelques personnes instruites ; mais elle imprime peu. Ses travaux languissent faute d’émulation et du concours qui la fait naître ».)

Toutefois il semble qu’il y ait eu, là aussi, des degrés à franchir et que Roland, d’abord admis comme honoraire, soit entré plus tard dans une catégorie d’ordre plus élevé, car on trouve au ms. 6243, fol. 133, un brouillon de sa main, daté d’Amiens, le 4 septembre 1782, adressé à « M. le Président ou le Secrétaire de la Société économique de Berne », où il remercie « de son admission » en termes dithyrambiques.

VIII. En 1783. il fut nommé « associé non résidant » de l’Académie de Dijon. Nous avons (ms. 6243, fol. 102) sa lettre de remerciements, du 12 décembre 1783. « à M. Maret, secrétaire perpétuel de l’Académie de Dijon »[1]

IX. En 1784, il fut élu correspondant de l’Académie de Turin. Nous avons la lettre, datée d’Amiens, 10 juin 1784 (ms. 6243, fol. 118), où il remercie « M. de Saluces, secrétaire perpétuel de l’Académie des Sciences de Turin », pour son élection de membre correspondant, et lui adresse ses Lettres d’Italie.

Sur le même folio, est une lettre de lui « à M. le chevalier Lamanon », contenant des remerciements pour le même objet. Il lui rappelle « notre trop courte connaissance à Paris » et lui parle de « notre ami commun, M. d’Antic ». Il le charge en même temps d’offrir à l’Académie ses Arts, son mémoire sur les troupeaux, et ses Lettres d’Italie.

Nous avons aussi (fol. 118) la réponse du chevalier de Lamanon :


Turin, le 23 juillet 1784.

Vous ne devez, Monsieur, qu’à votre mérite la place de correspondant que l’Académie vous a donnée et vous auriez eu celle de membre s’il y en eût eu de vacante. Je vous remercie du beau présent que vous voulez bien me faire de votre Voyage en Italie. Je ne puis vous offrir en échange que quelques observations minéralogiques, si vous en faites une seconde édition. Les personnes impartiales trouvent que le bon Piémontais qui vous a critiqué n’est qu’un sot, et vous le reconnaîtrez vous-même en lisant sa brochure que Je vous envoie[2]. Les sciences sont cultivées à Turin, mais n’y sont pas en honneur ; cela tient à la constitution du gouvernement.

Je vois avec plaisir que vous vous rapprochez de la Provence, cela me mettra à même de cultiver plus facilement votre amitié que je suis jaloux d’acquérir et de conserver.

M. l’Ambassadeur de France[3] me charge de vous faire bien des compliments. Il m’a beaucoup fait l’éloge de Madame de La Platière ; il y a si longtemps que je l’entends louer partout que, sans

  1. Hugues Maret (1726-1786), médecin, professeur aux cours publics fondés par l’Académie, père du publiciste qui devint, sous l’Empire, duc de Bassano.
  2. Nous ne savons rien de ce « bon Piémontais » et de sa brochure. Bosc, en transmettant à Roland cette lettre, a écrit au verso : « Je garderai l’ouvrage critique du Piémontais pour vous en régaler à votre arrivée ».
  3. M. le baron de Choiseul. Nous avons déjà