à-tête ? Et tes gens de l’Académie, du Musée, du tripot[1] ? … Nous aurons bonne revue a faire des acteurs et des scènes que tu auras examinés.
Je t’envoie encore une lettre pour l’oncle de Vincennes, et voici entre nous le pourquoi. Tu auras aperçu que j’avais mis dans celle que je t’ai déjà fait passer une touche de plaisanterie ; l’oncle l’a fort bien prise, en bonhomme qui sent n’être que cela et qui soutient mal le personnage d’oncle. Il me semble que je dois, pour ainsi dire, le remettre à sa place par une lettre qui marque des égards. J’éprouve une sorte de malaise quand je vois à d’autres une contenance embarrassée ; j’ai autant de plaisir à témoigner de la considération à un bonhomme qui ne s’en fait point accroire, qu’à me moquer d’un important qui ferait l’entendu.
L’autre lettre est pour une demoiselle dont tu m’en as fait passer une avant ma maladie ; je la voyais avec plaisir sous mon toit de neige[2] ; son âme douce ; éprouvée par le malheur, d’une dévotion singulièrement tendre, me la rendait intéressante.
Je te dis bonjour dans mon lit, colla bambina nel mio grembo ; elle nous a fait toutes enrager cette nuit ; elle repoussait le suçon de sa bonne, et n’a point eu de paix que je ne lui eusse donné mon sein. Quand je dis enragées, ce n’est pas trop correct, car j’ai bien du plaisir à voir son empressement ; au reste, l’humeur qu’elle y mêlait tenait à une petite circonstance qu’on peut éviter, et nous n’aurons pas toutes les nuits pareille fête.
Je n’ai point de cuisinière ; celle présentée l’autre jour est venue dire que la course à faire pour aller à la fontaine St-Pierre était un obstacle qui l’effrayait ; elle en avait témoigné de la répugnance à la