rhumes t’incommodent, combien peu tu te ménages, combien ce défaut de ménagement peut faire de mal ; toutes ces idées me remplissent d’amertume. La vie que tu mènes, le temps affreux que nous avons, tout me fait désirer plus vivement que jamais ton retour à la maison.
Je vais t’expédier celle-ci en droiture contre ma première intention, pour solliciter plus promptement de tes nouvelles.
Marie-Jeanne est retournée chez elle hier ; elle n’a accepté que la valeur des gages que je donne à une cuisinière pour les 17 jours qu’elle est demeurée de nouveau avec moi. Ma nouvelle fille me semble mieux que ce que j’ai encore eu. Je n’ai pas le courage d’en dire plus long, ni de répondre à tes observations[1] ; tu peux penser qu’aucune d’elles ne m’est indifférente et que je veillerai toujours à ce que tu sois satisfait dans tout ce qui dépendra de moi. Adieu, mon ami, que je sache vite et souvent comment tu te portes. Je t’embrasse, le cœur serré.
Je ne t’écris que pour demain, mon bon ami ; j’espère recevoir de tes nouvelles par le courrier prochain, et je les attends avec la plus vive impatience. Je suis tourmentée de ton indisposition, elle me préoccupe plus que je ne saurais dire. Je n’aurai de repos qu’à ton retour.
Depuis que tu m’as annoncé que je te verrais avant la Chandeleur, j’imagine toujours que ta première lettre m’indiquera le jour de ton départ ; je m’en flatte encore pour celle que j’attends demain.
Ma santé se soutient très bien ; mais ton malaise efface ma gaieté ; j’ai besoin que tu sois content et bien portant, pour jouir moi-même