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XXIII
INTRODUCTION.

dance de cette période serait à peu près complète, si nous avions les lettres à Lanthenas. Cette remarque s’étend aux quatre années suivantes.

En 1784, 74 lettres, dont 51 à Roland et 19 à Bosc. C’est l’année du long voyage qu’elle fait à Paris, sollicitant des lettres de noblesse pour Roland et finissant par lui obtenir l’inspection de Lyon. La correspondance, de mars à mai, est presque quotidienne, intarissable, et nous promène curieusement dans ce que nous appellerions aujourd’hui « les bureaux des Ministères ».

En 1785, 41 lettres ; 51 en 1786 ; 26 en 1787 ; période heureuse du séjour en Beaujolais, dans la vieille maison de Villefranche ou la paisible retraite du Clos ; presque toutes les lettres sont pour Bosc (69) ou pour Roland en voyage (45).

26 lettres seulement en 1788, presque toutes pour Bosc (21) ; une seule lettre pour Roland, bien qu’il ait fait cette année-là encore divers séjours à Lyon, plus courts il est vrai qu’auparavant. Il y a donc ici une lacune évidente.

En 1789, nous tombons à 22 lettres, dont 17 à Bosc. Aucune lettre à son mari, aucune à Lanthenas, 4 seulement à Brissot ; nous savons cependant avec quelle fièvre intense et continue elle écrivait dès lors à ses amis de Paris. Même les lettres à Bosc ont dû être bien plus nombreuses. Mais l’excellent Bosc était négligent et a dû en perdre plus d’une, sans parler de celles qu’il passait à Lanthenas et à Brissot et qui ne lui revenaient pas. Il nous dit lui-même (Avertissement, p. VI) : « Je regrette beaucoup de n’avoir pas une suite plus complète de sa correspondance à publier. Cette correspondance a été extrêmement active pendant plusieurs années, souvent journalière pendant son séjour à Amiens ; ma mémoire se retrace confusément quelques lettres d’un très grand intérêt. Je ne les retrouve pas ; il est possible que plusieurs soient