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supprimer les tireurs de corde aux étoffes brochées et façonnées. La Chambre de commerce donnera connaissance du plan à tous ceux qu’il pourra intéresser et qui n’auront qu’à s’adresser au secrétaire Durand-Caron », etc.[1]. Voilà une notice importante à toi, docteur dans le genre, dont tu feras ce que tu voudras. Si je vois M. FlessIls [Flesselles], je lui demanderai ce qu’il pense de la chose et de l’étalage qu’on en fait. J’ai trouvé dans les mêmes affiches un éloge bien long et bien bête de l’établissement du Bureau des pauvres[2] ; on y dit que c’est faire schisme et troubler l’ordre public que ne pas suivre cette distribution d’aumônes et refuser d’y contribuer. Mais, en vérité, il faudrait bien du loisir pour noter toutes les impertinences que j’entrevois de mon coin ; que serait-ce si je voyais toute la scène ! Mlle de Chg. [de Chuignes] n’est plus autant fêtée aux redoutes ; une concurrente paraît l’emporter, ou du moins les choses se partagent de manière qu’il n’y a plus de distinctions pour la première ; le transit gloria mundi lui serait bien aussi applicable qu’au Saint-Père. La jeune Dailly[3] fait de son mieux et ne réussit pas ; on en veut tant à la mère, qu’on n’est pas disposé à juger favorablement ses enfants ; sa fille, dit-on, n’a ni grâces ni oreilles ; tu vois de là-bas si le butor de frère en a davantage.

Le mariage de la cousine est à peu près fondu ; Mme de Chg. [Chuignes] ne s’expliquant pas bien net, Mme de Rumy [Rumigny] a rappelé son fils. On met un autre prétendant sur les rangs ; je présume que c’est trop solide pour les brillantes prétentions de Mme de Chg. [Chuignes].

J’ai entrevu ce matin l’ami de V[in] chez M. d’E[u] ; il ne m’a point

    cation des étoffes. Mention honorable et renvoi aux comités du Commerce et d’Istruction publique. » — Les auteurs de Lyonnais dignes de mémoire. l’appellent « Rivet », et disent qu’il mourut le 28 janvier 1803. « L’habit offert au Premier Consul, par le commerce de la ville de Lyon en novembre 1801, avait été brodé sur ses dessins. »

  1. Alm. de Picardie de 1782, p. 80 : « Chambre de commerce, M. Durand-Caron secrétaire. »
  2. Voir, sur le Bureau général des pauvres et les Burean de charité d’Amiens, l’Alm. de Picardie, 1781, p. 6, et 1782, p. 22.
  3. Inventaire de la Somme, B. 282, assignations données en 1789, pour l’élection aux États généraux, à diver membres de la famille Le Boucher d’Ailly.