fait des livres et autre chose, contre et pour qui l’on fait des épigrammes et des chansons ; mais nous en sommes pour le marquis. Quel est-il donc ce personnage, qui est mari comme l’autre ? Sa fortune est-elle belle, ou du moins sûre, et peut-on regarder comme bien placé de l’argent qui serait entre ses mains et dont, avec sa femme, il constituerait une rente ? Si le marquis était imaginaire, les informations retomberaient sur le comte ; c’est bien cette crainte qui nous agite, car nous doutons qu’une personne qui aurait mis sa fortune dans de telles mains fût pour toujours à l’abri de l’indigence, et nous ne savons si la communauté de l’engagement avec la comtesse devrait beaucoup rassurer.
Mon bon ami vous quitte aujourd’hui ; il va m’apporter de nouvelles raisons de vous aimer, en me racontant tout ce qu’il vous a vu êre, et ce que vous avec été pour lui.
J’espère qu’il passera tranquillement quelques jours à Crespy ; je me porte bien ; je ne travaille presque point encore ; je suis même, pour une veuve, un peu dissipée.
J’ai été voir hier[1] la médiocre pièce de Gengiskhan où sont de si beaux rôles, entre autres celui du héros, bien rendu par un Grammont que vous dédaignez à Paris et qui brille comme un soleil au milieu de nos petits histrions.
Je vous crois dans les affaires de noces et de famille, et j’admire comment, malgré tout cela, vous avez su être à vos amis sans négliger vos occupations.
Dites, je vous prie, à l’ami Lanthenas que j’ai oublié de lui témoigner la sensibilité de la bonne fille qu’il a honorée de son souvenir ; c’est un sujet dans le cœur duquel les bons procédés se gravent profondément et qui me devient toujours plus précieux[2].