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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/584

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et son exprès. Je crois que sa dignité marchande, ainsi traitée par une femme, se trouvera très compromise ; ainsi soit-il.

Ho pigliato la chiave, e la sera, alla cena il signor servo m’ha detto die l’aveva dimandato e che non si sapeva dove era : ho risposto che lo credeva bene, ch’era io che l’aveva in tasca ; che lui avendo affarifuor, ed io dovendo fare qualche cosa dentro, io me ne era caricata ; tutto fu detto. Sono ancora un pochetto gridata, per istanti, ma non è gran cosa ; la sanità va bene ; è forte la madre come mai. Moi, je vais mieux aussi, car je ne me sens pas non plus d’humeur trop endurante pour les impertinents, ainsi que tu peux juger. Je t’envoie pantoufles, lettre et médecine, voire même un gros paquet que je viens de recevoir. Tu aurais dû faire une petite lettre de compliments à M. de Montfort[1] ; il vaut mieux tard que jamais ; l’histoire de l’indisposition est toute trouvée ; si j’avais ta signature, ce serait déjà fait.

Porte-toi donc bien, afin que je sois tout à fait contente. Je l’embrasse de tout mon cœur, per tutto, non so quanto exprimere. Embrasse bien l’excellent frère[2] ; prenez tous deux un teint bien clair, un estomac de fermier général ; mais gardez le reste comme il est. Adieu donc ! Ton diablotin crie, chante, court et fait de son pis, ou de son mieux ; adieu encore.

Notre maman vient encore de se lever et descendre toute seule, à pas de loup, comme pour nous faire niche.

On envoie seulement de l’émétique ; à la mode de ces dames[3], je m’y connais moins qu’elles ; elle disent de ne pas le donner s’il y a du dévoiement ; puis, de mander quelle est à peu près la maladie, pour qu’elles donnent les médecines en conséquence : autrement, rien.

  1. Louis Tolozan de Montfort (1726-1811), prévôt des marchands de Lyon, frère cadet de l’Intendant de commerce Tolozan dont il a été si souvent parlé dans les lettres des années précédentes.
  2. Le Chanoine Dominique, que Roland, était allé rejoindre au Clos. — Voir la lettre précédente.
  3. Les religieuses de l’hôpital de Villefranche.