Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/674

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sement hier, et dont je te parle dans la lettre que tu trouveras avec les livres, n’aura pas de suites fâcheuses. Eudora a passé une nuit tranquille ; c’est la meilleure que nous ayons eue depuis vendredi ; les urines ont repris leur cours, mais en excessivement petite quantité ; la fièvre est beaucoup moindre. Je crois que, tout simplement, elle avait hier digéré sa médecine. Cependant elle se frotte le nez sans cesse, et je crains qu’il n’y ait encore des vers ; que faire pour les chasser ? c’est notre embarras ; ils paraissent terriblement tenaces.

Jeannin n’est point venu ; les chambres sont dégarnies ; mais, suivant ce que tu me manderas mercredi, je les ferai remeubler pour recevoir toi et Gosse plus commodément ; et je retarderai de huit ou quinze jours l’opération que je voulais faire. J’attends là-dessus tes premières nouvelles sur l’état de Gosse et ton retour.

J’ai été hier au soir terriblement émue par le tocsin, qu’on sonnait à huit heures avec beaucoup de rapidité ; heureusement il ne fut question que d’un feu de cheminée, assez loin de nous et bientôt éteint.

Je remettrai ce matin la paperasse à mon frère, je n’en ai pu trouver l’instant hier ; la maman monta près de moi après le dîner et avant souper.

Pombreton écrit, souvent et fort amicalement ; il mande à sa femme qu’il a obtenu ceci, qu’il sollicite cela, qu’il reviendra assez à temps pour faire ses états de deux mois, etc. ; on n’y voit goutte. Le bon Dieu les bénisse ! Porte-toi bien, conservons Eudora, et, comme toi, je serai contente.

Que je suis fâchée de notre belle amie ! Dis-le lui bien ; puissé-je en apprendre de meilleures nouvelles. Et ce brave Gosse, que je serai si aise de voir, que deviendra son indisposition ?

Il est fâcheux que tu n’aies pas connu assez à temps l’homme dont tu me parles, pour le faire mettre au nombre des commissaires ; car

    Quant à l’adresse, nous la donnons cette fois in extenso. Mais pour celles de lettres suivantes où elle se retrouve, nous mettrons simplement « À Roland » (sans crochets)