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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/690

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l’avoir à Paris. Je t’envoie aussi de nouvelles marques des mêmes personnages, mais qui n’ont encore subi aucune épreuve ; j’en ai levé deux de chaque, dans l’intention de les adresser à Gosse ; mais je ne sais pas son adresse à Lyon, et une première lettre que je lui avais écrite, en priant Chaix de s’adresser à M. Gilibert[1] pour savoir sa demeure, a passé par les mains de Teissier[2], à qui Chaix a imaginé de la remettre : je ne voudrais pas qu’il en fût de même de celle où je joindrais des marques, dans la crainte qu’on ne s’en aperçût.

Tu peux bien gronder les amis de Paris ; je n’ai pas reçu un mot de d’Antic ni Lanthenas depuis ton départ ; je leur ai cependant écrit à tous deux ; à toi, je remets le soin de ma vengeance.

Enfin je dois partir jeudi pour le Clos ; Jeannin a mis une première couche partout, excepté au plancher ; je veux lui faire accommoder la cheminée du cabinet avant de m’en aller.

Eudora reprend sa gaîté ; tu penses avec raison que les caprices reviennent aussi ; nous bataillons et nous recommençons à travailler ; mais cela ne va que d’une aile.

Le Doyen est venu passer avec moi presque tout l’après-dîner du lendemain de son retour de Lyon. M. Pezant, qui n’est point encore à la campagne, est venu aussi ; le marquis de Saron[3] également, mais pour remercier de la distribution faite dans sa paroisse.

  1. Jean-Emmanuel Gilibert (1741-1814), célèbre médecin et naturaliste lyonnais, qui fut, en 1793, un des chefs de l’insurrection de Lyon contre la Convention. — Il était associé aux Académies de Lyon et de Villefranche.
  2. François-Marie Tissier, né en 1737, maître en pharmacie à Lyon, place des Terreaux, et professeur d’histoire naturelle et de chimie pharmaceutique. — Il était, depuis 1780, membre de l’Académie de Villefranche (Alm. de Lyon), et de l’Académie de Lyon depuis 1784.
  3. Claude Bochard, marquis de Saron baron de Fléchères, seigneur de Fareins, etc. — Il résidait en hiver à Lyon, et l’été à son château de Fléchères, sur la paroisse de Fareins, village de Dombes situé presque en face de Villefranche, de l’autre côté de la saône. Il appartenait à la famille du savant Jean-Baptiste-Gaspard Bochard de Saron, membre de l’Académie des sciences ; président à mortier au Parlement de Paris, qui fut ancêtres avait été Intendant à Lyon de 1640 à 1665.

    Voir sur la « distribution » dont il s’agit la lettre du 21 mai 1786.