Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/710

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dans la poussière du cabinet, en pâlissant sur les livres, ou dans le tourbillon du monde, en respirant la corruption des hommes, que le sentiment se dessèche et qu’une triste raison s’élève avec les nuages du doute ou les vapeurs destructives de l’incrédulité[1]. Comme on aime Rousseau ! comme on le trouve sage et vrai, quand on le met en tiers seulement avec la nature et soi ! ]

Écrivez à mon ami, à Amiens, chez M. d’Eu ou de Vin ; dites-lui que vous avez de mes nouvelles ; qu’il devrait avoir de moi des volumes, et que les notes auraient dû arriver à Dieppe lorsqu’il y était.

Dites-lui que… Non, vous ne lui diriez pas bien cela ; mais enfin, écrivez-lui et parlez-lui de moi ; ajoutez que je lui fais des expéditions par les bureaux ; je ne vous les adresse pas, parce que le paquet est gros et que je craindrais à la fois et de vous compromettre et de perdre mon paquet.

Donnez-moi des nouvelles de mon ami, de vous, de Lanthenas et surtout marquez-moi la date de la dernière reçue, et ainsi de suite.

[Adieu donc, en attendant les observations que vous m’annoncez dans la première ligne et que vous dites n’avoir pas le temps de faire dans la seconde.]


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À ROLAND, [À AMIENS[2].]
La veille de la Pentecôte, [3] juin 1786, — [du Clos].

Je suis attristée, mon bon ami, du retard ou de la perte de mes lettres ; je vois qu’il t’en manque beaucoup : il faut que tu payes celle-ci, pour savoir, du moins une fois, à quoi nous en tenir ; je l’adresse à M. d’Eu.

Ma correspondance est la plus chère de mes occupations dans ton

  1. Cf. Mémoires, t. II, p. 261.
  2. Ms. 6239, fol. 173. — Dans un coin à gauche : « À M. de Laplatière ». — La fin de la lettre manque.