tandis que tu aurais eu tant d’allées et venues agréables à faire. Il se fait tard, je vais me coucher, toute occupée de toi, du désir de te voir paisible et heureux. Adieu, […] cher et tendre ami ; adieu, viens […][1] sein de ton amie, adoucir cette teinte mélancolique ; pourrais-tu la garder dans la jouissance de la confiance et de l’amitié ? Je t’embrasse de tout mon cœur.
Je reçois, mon bon et cher frère, avec votre lettre, celle de ma digne tante et en même temps une de mon père.
Je ne puis vous dire à quel point je suis peinée de ce défaut de franchise qui ne permet de compter sur rien. Vous aurez encore reçu de moi une épître particulière pour M. B[esnard]. Je la fis dans l’effusion des sentiments divers dont j’étais agitée ; j’espère qu’il ne s’en sera pas blessé.
Mon père insiste encore aujourd’hui et me répète que, d’après ce que M. B[esnard] lui a dit plusieurs fois en tête-à-tête, il ne peut et ne doit pas s’éloigner.
Il se pare ensuite de délicatesse pour ne pas quitter Paris, où il a, dit-il, quelques petites dettes et des créances pour les acquitter ; comme si, dans ce cas, on ne pouvait prendre des arrangements en conséquence ! Il s’en faut peu qu’il ne se plaigne comme si on lui conseillait une chose honteuse, ce qui est presque plaisant d’après la lettre si vigoureuse que mon mari lui écrivit il y a quelques mois. Enfin il se lamente, se désole, et finit par m’apprendre qu’il a arrêté sa pension et donné des arrhes chez M. et Mme Bussy, rue des Fossés-Saint-Jacques, tenant pension bourgeoise, à Sainte-Scholastique ; qu’il attend que j’en fasse payer le premier quartier ainsi que le terme échu, d’autant qu’il a mis écriteau pour son appartement actuel.