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[À BOSC, À PARIS[1].]
23 février 1789, — [de Lyon ?].

Il faut bien que je vous dise quel plaisir vous m’avez fait en me donnant de bonnes et précises nouvelles du chanoine[2] ; je suis enchantée que vous l’ayez vu, que vous puissiez m’assurer de son meilleur état. J’avoue pourtant que la crainte des retours d’un mal aussi traître ne me permet pas d’être aussi tranquille sur son compte qu’avant cette première attaque ; mais enfin ces retours peuvent n’être pas prochains.

Mlle Navier[3] est la fille de ma contemporaine d’âge, et je n’ai qu’une morveuse de sept ans ; voilà ce que c’est de s’y prendre de bonne heure.

Ne négligez point ce qu’il vous sera possible pour les fouets[4], et cela incessamment, car on est après ; Lyon n’a rien pu fournir, il n’y a pas eu moyen de tirer quoi que ce fût des gens qui se mêlent de leur fabrication.

Quant au « relieur », s’il est aussi quelque chose, pressez toujours ; on accroche comme on peut, et les vérités se trouvent. Je n’ai pas le temps de vous en dire long ; nous vous embrassons cordialement ; adieu.

  1. Collection Alfred Morrison, 2 folios.
  2. Son oncle Bimont, le chanoine de Vincennes, qui mourut en septembre suivant. — Voir lettre 332.
  3. Probablement une fille de Claude-Bernard Navier (1756-1793), avocat à Dijon, plus tard membre de l’Assemblée législative. (On sait que Bosc, élevé à Dijon, y avait gardé des relations.)
  4. « Les fouets », sur lesquels Roland interroge sans cesse Bosc, forment un chapitre du tome III (p. 133-144) du Dictionnaire des manufactures, où l’on trouve aussi l’article du « relieur » (p. 222-273).