Je ne vous adresse qu’un mot, mon cher, pour vous prier de faire passer les ci-jointes ; vous verrez, dans ma jaserie à Lanthenas, ce que nous pensons des affaires. Un bon citoyen comme vous n’a pas besoin d’être exhorté, mais je ne puis pourtant m’empêcher de vous dire que vos districts doivent être poussés à se montrer vigoureusement.
J’attends les nouvelles que vous avez promis de nous donner à votre retour de Versailles. Assurément nous voudrions avoir le Systema naturæ de l’édition de Gmelin, de Göttingue[2] dont vous nous parlez. Ce n’est point là une pâture des Lyonnais, pour que cet ouvrage se trouve dans leur ville ; veuillez-nous le procurer : vous nous ferez grand plaisir. Croyez-vous qu’avec lui nous puissions nous dispenser du Zoologiæ spicilegia de Pallas[3], dont nous avons quelques extraits ? Dites-nous ce qui vous en semble ; mais travaillez toujours à nous faire avoir l’édition du Systema par Gmelin.
Quand vos plantes et insectes seront arrivés, vous en aurez avis.
Adieu, mille fois.
Nos provinces retentissent bien autrement que la capitale des clameurs des aristocrates, non qu’il y ait plus de nobles, mais l’inégalité des conditions y est
- ↑ Collection Alfred Morrison, 2 folios. — Dans un coin de la lettre, à gauche, il y a : M.d’Antic.
- ↑ Jean-Frédéric Gmelin (1748-1804), professeur à Gœttingue. Il avait commencé à donner, en 1788, la treizième édition du Systema naturæ de Linné.
- ↑ Pallas (1741-1811), le célèbre naturaliste et voyageur allemand au service de la Russie. Ses Spicilegia zoologica avaient paru de 1767 à 1780. — Roland l’a mis souvent à contribution dans le tome III de son Dictionnaire.
- ↑ Cette lettre se trouve au Patriote fran-