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Page:Roland Manon - Lettres (1780-1793).djvu/932

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359

[À BANCAL, À LYON[1].]
[premiers jours de juillet 1790, — de Lyon.]

J’avais disposé de vous aujourd’hui. Monsieur, il est vrai que c’était sans votre aveu ; mais par suite de ma franchise, il faut que je vous en prévienne. Vous n’avez point encore visité notre spectacle, j’avais arrangé que vous iriez le voir aujourd’hui et que vous m’y donneriez la main ; si cela vous convient, venez ratifier cette disposition ; si vous en avez d’autres qui doivent être préférées, n’y changez rien. Recevez mille saluts de mon ménage.


Je suis bien persuadée que, si vous n’êtes pas venu au moment indiqué, c’est que vous n’avez pu mieux faire ; mais l’heure du départ de mon mari et de nos gens devient très prochaine ; s’il y a quelques difficultés de votre côté pour les chevaux ou par autre circonstance, marquez-le-moi ; je partirai avec notre ami et nous vous attendrons ce soir à la petite ville, ou vous nous y précéderez et vous y trouverez mon beau-frère prévenu de votre arrivée.

Mille saluts.


360

À M. HENRY BANCAL, [À PARIS[2].]
Le 5e jour de l’an ii de la liberté, — [du Clos].

Il est vrai que les âmes s’entendent, que j’avais parfaitement calculé le jour de votre première lettre ; aussi ne savais-je que penser lorsque je vis arriver

  1. Lettres à Bancal, p. 355 et 356. — L’autographe du premier de ces deux billets est aux Papiers Roland, ms. 9534, fol. 10-1. — Ni l’un ni l’autre de ces deux billets n’est daté. Mais, sur l’autographe du premier, il y a : « Monsieur Bancal Desissart, hôtel du Parc ». Ils semblent bien se rattacher tous deux au premier séjour que Bancal fit à Lyon, lorsqu’il se rencontra pour la première fois avec les Roland, au commencement de juillet 1790, et à la suite duquel il les accompagna au Clos le 7 juillet, pour prendre le lendemain la route de Paris, où il devait assister, comme délégué du Puy-de-Dôme, à la grande Fédération du 14.
  2. Lettre à Bancal, p. 6 ; — ms. 9534, fol. 12-13. — On datait, à ce moment-là, de la prise de la Bastille. Cette lettre est donc du 18 juillet 1790. — Bancal a inscrit, en marge : « Rép. le 23 juillet 1790 ; partie seulement le 26 ».