spécial pour la pédagogie, qui préoccupait l’aristocratie éclairée de ce temps, touchée par l’aile de Ja Liberté. Du côté maternel ■— barons Seeberg — une énergie tenace et serrée, qui faisait contrepoids à la mobilité d’esprit des Bruns vik.
L’aînée des quatre enfants 1, Thérèse, filleule de l’impératrice, était Ja favorite du père et partageait scs pensées. Il se passionnait pour la cause de l’Indépendance Américaine et pour la liberté dans son propre pays. « Je fus élevée, dit-elle, avec les noms de Washington et de Benjamin Franklin ». Il adorait la musique ; et l’enfant, à trois ans, mise au clavier, était capable, à six ans, de jouer en public, devant la noblesse de Budapest, un Concerto de Rosctti, accompagné par l’orchestre.
1. Voici les dates de naissance et de mort des quatre enfants Brunsvik :
Maria Theresia (notre Thérèse) 1775-18G1. Franz de Paula (l’ami de Beethoven) 1777-1849. Josefine (qui devint comtesse Deym, puis baronne Stackelberg) 1779-1821.
Karoline (Charlotte, comtesse Telclci) 1782-1840. Giulietta Guicciardi (1784-1856) était leur cousine germaine. Sa mère, Susanna Brunsvik, était la sœur de leur père, Anton II. Je ne parlerai point de la plus jeune des trois sœurs Brunsvik, Charlotte, qui ne fut pas la moins aimable ni la moins sacrifiée. Mais elle était d’un caractère plus pondéré, plus résigné ; et sa vie s’écoula sans bruit, dans le château perdu de Valachie, où l’avait enfermée un mari misanthrope, homme de grand mérite, mais bizarre, sauvage, qui l’aimait jalousement. C’est d’elle que sont sortis les derniers survivants, aujourd’hui, de la famille Brunsvik. Quant à Franz, comte Brunsvik, le grand ami de Beethoven, nous le retrouverons dans les chapitres suivants.