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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/224

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BEETHOVEN

[partition à transcrire]

L’« Abendlied unter’n gestirnten Himmel » de 1820, et les rares lieder de la fin affirmeront, avec grandeur, cette volonté beethovenienne d’objectivité dans le lied[1].

    ters », — et l’Elegischer Gesang, « für vier Singstimmen, mit Begleitung von zwei Yiolinen, Bratsche und Yioloncell ».

    Il paraît évident que Beethoven, habitué à l’orchestre symphonique et au quatuor, se sentait incomplet, à une seule voix. Et, d’autre part, cette obligation polyphonique lui était une contrainte nécessaire contre sa nature livrée aux impulsions contradictoires : elle leur imposait l’harmonie. — Mais cette expression objectivée, qu’il recherchait, n’est point celle d’un groupe : elle est toujours celle d’une personnalité polyphonique.

  1. Il n’en est pas de même dans les œuvres instrumentales. Hans Boettcher a insisté, — peut-être avec quelque exagération, — sur la différence de conception qui a présidé aux lieder et aux adagios des œuvres instrumentales de Beethoven. Ceux-ci ont un caractère subjectif, tandis que les lieder s’apparentent plutôt, selon Boettcher, aux morceaux du genre Variations (op. 97 et 111), dont le caractère fondamental est fermement établi et fixé (zuständlich und festig). D’où, par conséquent, la prédominance des tonalités majeures, même dans l’expression de la tristesse. Le mineur traduit chez Beethoven l’âme inquiète et instable. Le majeur imprime même à la douleur le sceau du destin. « … Du musst… » — « Tu dois !… »