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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/325

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Et de nouveau, en 1805 (18 avril), à un moment où il était lui-même gêné :

« Au cas où vous prenez la symphonie (la quatrième), il serait bon peut-être de l’exécuter avec l’oratorio (Christ aux Oliviers)… Si rien d’autre ne s’y oppose, mon intention et mon vœu seraient que le produit en fût attribué à Madame Bach, à qui je l’ai depuis longtemps destiné[1]. »

On ne peut témoigner plus vivement de l’émotion passionnée que lui causait, en ces années de l’Eroica, la lecture de J.-S. Bach, et de son désir de lui payer la dette de reconnaissance contractée par l’Allemagne. Il n’y a aucun doute qu’il n’ait absorbé, aussitôt parus, les quatorze cahiers de J.-S. Bach, édités, dès l’automne 1803, chez Hoffmeister et Kühnel, au « Bureau de Musique » [2].

Et bien qu’il n’ait pu entendre les grandes œuvres pour orchestre et chœurs, ni même, probablement, les grandes œuvres pour orgue, — dont il connaissait pourtant la

  1. Kalischer, I, pp. 153-154, no 98.
  2. Ces Cahiers comprenaient le Clavecin bien tempéré, les Inventions et Sinfonie, la première partie de la Klavierübung, les Six petits Préludes pour commençants, les Suites françaises, les Goldberg-Variationen, la Fantaisie chromatique et fugue, la Fantaisie en ut mineur, — soit l’essentiel de l’œuvre de clavier. Nilcolaus Forkel avait collaboré à l’édition, et il avait lait paraître, en 1802, chez Hoffmeister, sa célèbre biographie de J.-S. Bach. L’entreprise fut malheureusement interrompue par les circonstances publiques défavorables ; et elle ne fut reprise qu’entre 1820 et 1830, par les successeurs des deux fondateurs du « Bureau de musique », C. F. Peters et C.-G.-S. Böhme. Dans l’intervalle, Breitkopf publia, en 1802-1803, les Motets ; et Simrock, le Magnificat (1811) et la Messe en la majeur (1818). La première grande cantate : Eine faste Burg fut éditée en 1821.