Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/412

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
398
BEETHOVEN

des modulations d’une grâce archaïque, sur l’évocation de la ierge : de la tonalité ancienne se dégage la tonalité majeure habituelle ; du rêve légendaire, l’acte réel ; de la communauté chorale qui psalmodie sur la même note, sur le mi grave, Yincarnatus, jaillit le cri isolé qui, devant le miracle qu’il voit avant les autres, semble s’arrêter, saisi, incapable de continuer, — un : « et... », suivi d’un silence, — pendant lequel le trille de l’oiseau-flûte se pose joyeusement sur le fa dièze et monte, avec l’orchestre, à un éclatant accord sur la tonalité fondamentale de la Messe, le ré majeur. Alors, sur un rythme ternaire, le ténor redit son : « et... », à pleine voix. Il clame la grande nouvelle : « Homo factus est » 1. La communauté la répète, en dialogue avec le ténor, altercadence en vocalises, où rossignolent à Fenvi la flûte et la voix, a été placée par Mozart sur le « factus est », à l’endroit le plus grave et xe plus vLil du récit. Où nous voyons, avec Beethoven, le sacrifice brave et serein de l’homme-Dieu, Mozart ne songe qu’à épancher, avec une grâce coquette, la tendresse heureuse de son cœur. 1.