Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/438

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
424
BEETHOVEN

Au moment précis où la conscience semble s’engloutir, du haut du ciel luit un rayon : dans les espaces suspendu, un sol aigu, p., du violon solo, dont deux flûtes seules, dans l’absolu silence de tout l’orchestre, complètent le clair accord. Pendant quelques mesures, il se balance, en descendant, de degré en degré, par gracieux mouvements syncopés, vers la terre, où il se pose. A mi-chemin, les cors font une tenue de dominante dans la basse, qu’une mesure plus loin, vient renforcer, mais toujours piano, la psalmodie des seules voix de basses sur le ré profond répété ; elles accueillent « Celui qui vient, au nom du Seigneur », du pieux salut du Benedictus. Quand ils se sont rejoints, celui d’en haut et ceux d’en bas, le violon seul chante sa pastorale mystique, reprise par les clarinettes et les bassons, en cantabile enamouré h — Cette page et celles qui suivent évoquent 11. D’emblée, Beethoven avait conçu l’idée d’un Benedictus intime et ralfxné, pour un petit concert d’instruments. Au milieu de ses travaux pour le Credo, il a inscrit :