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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/460

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BEETHOVEN

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Les voix soli entrent en scène. Le soprano, puis les trois autres impriment au doua une intensité d’émotion, qui se communique à l’orchestre agité, dont les dessins se contournent et le rythme s’accélère. Dans ce tumulte, dominant le flot, de puissants accords des chœurs appellent la paix ; ils la veulent ; ils vont la prendre, de vive force... Soudain, la force se brise, elle est brisée. L’éclatant accord en la majeur est, sans transition, suivi d’une modulation inattendue en fa majeur. Sur un rythme précipité (allegro assai), les timbales en fa, dans le silence atterré, grondent au loin (pp.). Quand elles s’interrompent, deux mesures de silence suivent, comme si l’on se taisait pour écouter. Et c’est alors, dans les violoncelles, et les violons, un mouvement de terreur angoissée. Le peuple a compris... C’est la guerre... Les trompettes sonnent. Sur le roulement ininterrompu des timbales, sur le tremblement ininterrompu des cordes, la voix d’alto implore l’x4gneau. Elle ne chante point, elle récite. Elle ne crie point, son épouvante lui serre la gorge... (àngstlich, timidamente). D’une voix plus forte, le ténor tâche de dominer le roulement cresc. piu cresc. des timbales ; mais les traits des flûtes et des bassons dénotent une agitation éperdue. A son « miserere ! », qui, par trois fois, monte du do au fa, puis au sol bémol, les chœurs joignent leur : « Au secours ! » épeuré, qui se fige en un point