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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/465

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

qui semble une bêle affolée, tournant dans sa cage, trois puissants coups de trompettes * 1 et les timbales sonnent l’assaut. De nouveau, le chœur appelle au secours l’Agneau. L’assaut redouble. Au lieu que, dans le premier épisode, il ne rencontrait aucune résistance, le peuple en larmes fuyait, — ici il y a combat. Le chœur répète son appel, que le soprano domine de sa belle phrase déchirante, prolongée sur un haut la bémol, pendant quatre mesures. Et pour la troisième fois, se reproduit le retour de la grâce ? la grâce de la paix, par la même descente des voix, de plus en plus abrupte et écourtée : du la bémol au ré et au sol dièze, elle rentre sans transition dans la tonalité du début et dans le doua, plus solennel. Mais si les voix se refont plus sûres, l’orchestre, les cordes gardent leur inquiétude. La noble phrase de la paix, reprise avec instance, sur un point d’orgue en la des cors, par les soli entrelacés, est par deux fois tranchée par les cris de paix du chœur. A la deuxième fois, le soprano domine tout le reste des voix et le mouvement de l’orchestre, sur une note prolongée, plus de trois mesures. Puis, les cris du chœur sont soutenus par l’imposante marche des basses de l’orchestre, qui affirment la paix. Est-elle conquise enfin ? L’orchestre — l’un après l’autre, chestre, dans la Neuvième Symphonie, après l’air héroïque du ténor : « Fr oh, wie seine Sonnc/i ». Mais là, elle est une montée à la victoire. Ici, dans la Messe, elle aboutit à la confusion haletante. 1. Elles ne sont plus, comme dans le premier épisode, séparées du reste de l’orchestre, qui se fait entendre après leurs fanfares, pour exprimer l’effroi du peuple. — Tout l’orchestre, à cet instant du deuxième épisode, y prend part.