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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/466

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BEETHOVEN

chaque groupe d’instruments, les basses de cordes, les cors, les bois — s’efforcent de se le répéter, de se le certifier, mais c’est à voix basse, pp. en hésitant ; et ils s’unissent tous avec les chœurs, pour répéter la belle prière de la paix, que nous avons entendue, a capella, déjà deux fois. Aux deux fois précédentes, elle avait été suivie d’une affirmation plus chaude de confiance et d’espérance. Or, en cette heure dernière de la Messe, ce qui répond, dans le silence de l’âme qui attend..., c’est la guerre. Et sans doute, le danger est lointain, pp., et il paraît s’éloigner sempre più piano, ppp... Mais qui peut dire qu’à tout moment, il ne ressurgira pas ? Et qui peut bannir l’angoisse, installée au cœur ? Deux fois, les voix répètent le refrain de leur prière. D’un léger pas, souple et sans bruit, les bois et les cordes, en mouvements contraires, courent sur la pointe, les uns vers les autres, et se rejoignent. Et tous ensemble, une dernière fois, disent avec force la prière pour la paix. L’orchestre, seul, la répète en écho, et il conclut enfin par une affirmation, brusque et brève, de foi et de puissance —- ( de puissance, plus que de foi). Mais cette affirmation paraît surtout un acte de volonté, qui se superpose à l’inquiétude du cœur. Par quels accents s’est en effet terminé le dernier chant des chœurs ? — Par cette phrase qui ne conclut pas, ^ où la paix interroge et ne reçoit pas la réponse : y >p-g- îl : p 1 1 1 w 1 1 ] T -, ^ 1— i HV •• 0 - * - r. , J 7 —TL-1 XOC-VT. . .. -I.-L : I—*