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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/480

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BEETHOVEN

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saison 1820) — a été réalisée sous une autre étoile, et porte l’empreinte d’une phase de l’esprit, différente. L’op. 109, dont le thème du premier morceau apparaît dans les Cahiers de conversations d’avril 1820, et les esquisses des morceaux suivants, au milieu de la composition du Benedictus, appartient en entier à l’année heureuse 1820 : il en est la fleur 1.

L’op. 110 est marqué des épreuves physiques et morales qui, depuis 1 hiver 1820, étendent leur ombre jusqu’en septembre 1821. Les esquisses suivent celles de l’Agnus — la guerre évoquée par les timbales et les trompettes, et le tremblement du Miserere. La sonate est datée, sur l’autographe : 18 décembre 1821. (Première édition, août 1822.) L’op. 111, dont la base baigne dans les mêmes ombres — (car les esquisses suivent celles de l’op. 110, dans le même cahier et dans celui d’après) — élève la tête dans une lumière nouvelle : car le travail s’est prolongé, au delà de la date inscrite sur l’autographe (13 janvier 1822), jusqu’à l’été 1822, pendant lequel Beethoven a retrouvé, par le dédale de la Neuvième Symphonie, le chemin de la Joie. Et la sonate paraît en avril 1823.

frères n’avaient pas manqué de dire de lui : « Il est vidé... » — Piqué au vif, Beethoven aurait interrompu sa Messe, pour leur montrer que « bonhomme vivait encore !... »

1. Associons-y la sérénité du pur « Chant du soir, sous un ciel étoilé », qui est de mars 1820.