Aller au contenu

Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/489

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
475
LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

« Gesangvoll, mit innigster Empfindung. Andante molto cantabile ed espressivo. » Beethoven a multiplié les indications, dans les deux langues. Impossible de s’y tromper.

Et cependant, plus d’un siècle s’est écoulé, avant que les fidèles mêmes de Beethoven aient lu le sens caché (si peu caché !) dans ce beau chant, de la plus extrême simplicité L

Il se partage en deux périodes de huit mesures (en réalité, de seize ; car les répétitions sont obligées) 1 2. La première période est d’introduction et d’attente ; autour du même son (mi), l’esprit reste absorbé dans une immobile rêverie. Puis, l’âme s’émeut et elle soupire. Quel est l’objet de son soupir ? Quelle pensée remplit cette seconde période (mesures 9-16), la plus essentielle de la mélodie ? Rien n’est plus simple à découvrir. Voici : 1. Schenker eu a démontré le mécanisme, dont les rouages sont d’une régularité excessive : — les huit premières mesures, divisées en deux groupes de quatre, qui se répètent en s’opposant antithétiquement, deux fois tendant à la dominante, et affirmant, de deux en deux mcsui-es (1.3.5.7.), une immuable tendance au son mi, — rendant ainsi très difficile la tâche de varier, ensuite, un dessin aussi uniforme.

2. Elles sont réalisées, dans le texte même des variations : elles font donc partie intégrante du thème.