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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/523

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

de sol mineur, ouvrant la porte à un retour de la douleur. Le deuxième Arioso n’offre aucun doute à l’interprète : car Beethoven a pris soin d’en préciser le sens, ainsi que de la fugue qui le suit :

« Ermattet klagend

Perdendo le forze, dolente. »

La chute de l’âme épuisée est beaucoup plus profonde et, dirait-on, sans recours, que l’accès de douleur précédent. La souffrance est exprimée ici, même physiquement, par es brisures de la mélodie. Alors que, dans le premier arioso, le souffle se maintenait avec ampleur, en déclamant son désespoir, il est, dans le deuxième arioso, court et rompu ; la voix ne parvient pas à dire sa phrase jusqu’au bout ; elle est interrompue par ses hoquets ; il lui faut reprendre haleine et recommencer, avec des mots précipités, des syncopes et des arrêts, dans une alternance perpétuelle de cresc. et de dim.

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