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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/543

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LE CHANT DE LA RÉSURRECTION

Suit un mouvement de marche et de combat acharnés, où l’harmonie module, à chaque obstacle, de Yut mineur au mi bémol majeur, au la bémol majeur, et qui aboutit à un énorme bond avec un cri, de haut en bas, plus de trois octaves, puis, plus démesuré encore et plus violent, de bas en haut ; — et, le souffle coupé par la dépense surhumainC| de l’âme meurtrie s’élève la belle plainte, qui s’attarde en vocalise mélodieuse * 1 :

mer les mesures 19, 20 et 23 : — (et ces traits manquent en effet à la première esquisse importante... mais ils ne tardent guère ! Ou les trouve déjà sur la même page)... D’après Schenker, le 3me temps de la mesure 22 pourrait aussi se relier au 4me temps do la mesure 23. — Mais ce sont ces arrêts et ces recommencements, ces hésitations en plein élan « poco ritenente », qui prêtent tant de vie au tableau. On ne peut séparer le drame du premier morceau de la sonate. Il est tout drame.

1. Vincent d’Indy a justement fait remarquer la parenté do cette phrase de douleur meurtrie avec la geconde idée du finale de la sonate op. 27, n° 2 (Clair de lune). Mais dans cette dernière, la douleur se débat, elle joue un rôle actif ; il y a combat. — Ici, elle parle seule, un court instant ; et c’est seulement pour dérouler, sans résistance, son thème rougissant.