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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/542

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BEETHOVEN

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Descendu jusque dans les profondeurs de l’être, où il s’accumule en un grondement sourd, il monte, il monte avec fureur, il se précipite dans Y allegro cresc., et il éclate en coup de tonnerre. Par trois jets de foudre successifs, il projette le flot de force amassée 1. Après un moment d’hésitation lourde, elle tend toutes ses puissances en un bond fougueux de septième (le bond du début, mais retourné) ; et, sur la pente, elle se rue en tourbillons aveugles, qui cherchent et trouvent enfin l’issue, s’y précipitent, à coups de reins, sf., en haletant, jusqu’à la montée du motif à l’étage au-dessus, puis encore au-dessus, jusqu’à se frayer le chemin de la cadence, aux mesures 32 et 33 2.

1. Sehenker discute où commence vraiment le thème de l’action : Est-ce à la mesure 19, 20 ou 21 ? Il opine pour la mesure 21. — Mais il ne me paraît pas expliquer suffisamment le //. qui marque seulement l’élan de la mesure 19 et 20 (le second élan). — C’est que la ruée conquiert ici le mi bémol essentiel au motif — le mi bémol de la marche en avant :

2. L’indication du temps sur les esquisses est : « agitato ». Sehenker, que je dois constamment citer, pour l’approuver, ou pour contester avec lui, — mais qu’il est impossible d’oublier dans cette étude — dit que si l’on écartait tous les traits dramatiques, pour ne conserver que la musique pure, le « musikalisch notwendig », on pourrait suppri-