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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/558

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BEETHOVEN

des Cinq Variations, la Quatrième forme le centre de l’île, avec ses cimes et ses abîmes : le cadre a des dimensions exceptionnelles. Seule des cinq, la quatrième est double, chaque répétition de l’une et l’autre de ses deux parties est une nouvelle Variation. Aux profondeurs océaniques de chaque section succèdent les envolements aériens des triples croches, par groupes de neuf, qui tourbillonnent en rondes légères, scandées par de vifs staccato. La seconde section du thème varié, en mineur, répète le même contraste, en l’intensifiant. Une ombre passe sur le grondement du fond des mers. Et le vol d’oiseaux s’enivre de ses tournoiements et de ses pépiements exaltés. Au lieu de finir, le thème continue de tourner ; sur ses dernières notes, comme un vertige, tourne et s’enroule la petite pluie des triples croches, jusqu’à ce que, dégringolant d’étage en étage, elle forme la basse liquide de la cadence, qui répète en beaux accords purs et pleins, comme un hymne, la formule finale du thème :

Finale ? — Non. Au moment de chanter le sol, qui doit couronner la construction, l’exaltation brise le cadre de l’hymne choral, et elle se répand en flot précipité et trébuchant de triolets de triples croches, qui par deux fois, du fond des basses, prend son élan, arrive ou mi, ne parvient