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Page:Rolland - Beethoven, 3.djvu/566

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BEETHOVEN

quille et sûr retour à la tonique, — la plénitude de la paix.

Ainsi s’achève la triade des dernières Sonates pour piano, toutes trois conçues au bel été de la Saint-Martin 1820, où la vie de Beethoven jouissait, dans un dernier répit, de la plénitude de ses forces, et chantait à son Dieu le Credo, — mais composées au cours de trois années, dont elles ressentirent les fluctuations : — l’une (l’op. 109), rêvant encore à la Bien-Aimée, mais libérée de l’aiguillon de la passion ; — la seconde (l’op. 110), subissant l’assaut de la maladie et transmutant la douleur en lumière ; — la troisième (l’op. 111), rassemblant ses énergies, comme un lion, prêt au combat, et, sans combat, par la vertu de la grâce reçue, plantant sa tente sur la terre promise de la Paix l. Elles forment l’escorte de la grande épopée de la Messe, et elles la complètent. La paix, en vain priée et implorée, dans YAgnus, est descendue sur YArietta de l’op. 111, qu’elle remplit. Jamais Beethoven n’a réalisé, ne réalisera plus désormais, sa plénitude, avec une aussi simple majesté. C’est